Peut-on vraiment se passer de groupes électrogènes en festival ? Leçons du Hadra Trance Festival
Une étude de cas pour éclairer les pratiques
En 2023, le Hadra Trance Festival, organisé en Isère, a fait l’objet d’une étude énergétique approfondie menée par Zébulon Régie et Incub. Cette analyse de terrain, fondée sur des mesures concrètes, a permis de mettre en lumière une réalité trop souvent ignorée : l’organisation énergétique des événements repose encore majoritairement sur des pratiques empiriques, où l’approximation prévaut sur la donnée.
Il n’est pas rare, dans le secteur événementiel, d'entendre des recommandations telles que : « Ajoute 50 % de marge, on ne sait jamais », ou encore « Mieux vaut installer deux groupes, par précaution ». Ce réflexe de surdimensionnement, bien qu’ancré dans une logique de sécurité apparente, engendre en réalité un gaspillage massif d’énergie, de ressources humaines et financières, tout en accentuant l’empreinte environnementale des événements.
Des groupes largement surdimensionnés
L’étude du Hadra Festival révèle que les groupes électrogènes sont très largement sous-exploités par rapport à leurs capacités installées. Un cas particulièrement frappant concerne l’alimentation de la scène principale : deux groupes de 250 kVA y avaient été déployés, alors que la consommation réelle mesurée sur site ne dépassait pas les 50 kVA.
Ce déséquilibre met en évidence un triple problème : un rendement énergétique très faible, une consommation de carburant inutilement élevée, et par conséquent un surcoût significatif, tant sur le plan logistique qu’économique. Il illustre surtout la nécessité d’une approche fondée sur la mesure et l’anticipation plutôt que sur la précaution excessive.
Mieux connaître les usages & mieux dimensionner
L’analyse fine des postes de consommation a permis d’identifier une grande hétérogénéité dans les profils de charge, tant en termes de puissance que de temporalité. Ainsi, les équipements liés au son présentent un usage relativement constant tout au long de la journée et de la nuit, alors que l’éclairage, en revanche, génère des pics de consommation bien plus marqués en soirée.
Par ailleurs, la zone Food & Drink, souvent négligée dans les prévisions de charge, peut receler des postes extrêmement énergivores. L’étude cite notamment une machine à café professionnelle qui consommait à elle seule quatre fois plus d’électricité que le reste de la zone restauration cumulée. Ce type d’anomalie, sans une mesure détaillée, passe inaperçu dans les calculs théoriques et contribue à fausser le dimensionnement global des installations.
Redimensionner et découpler les usages : deux leviers majeurs
Une fois les usages correctement identifiés et cartographiés, deux axes d’optimisation majeurs apparaissent : le redimensionnement des installations et la séparation des circuits selon les besoins spécifiques. En dissociant les alimentations destinées à la scène, à la restauration ou à l’éclairage, il devient possible d’adapter précisément la source d’énergie à chaque poste.
Cette approche permet non seulement de réduire significativement la puissance nécessaire, mais également d’intégrer des solutions alternatives plus sobres et adaptées : batteries, raccordement au réseau ENEDIS, ou encore gestion intelligente des charges. Elle constitue une réponse concrète aux enjeux de transition énergétique dans l’événementiel.
Vers une suppression totale des groupes électrogènes ?
Une fois les besoins réels identifiés, et la logique de découplage mise en place, la suppression des groupes électrogènes devient non seulement envisageable, mais souvent pertinente. C’est précisément l’ambition que nous poursuivons chez Pawa Energy, en accompagnant les organisateurs d’événements vers une transition énergétique progressive et maîtrisée.
Notre démarche repose sur trois piliers :
Une étude préalable détaillée, incluant des relevés de puissance poste par poste,
Un monitoring en temps réel durant l’événement, permettant d’ajuster en direct les consommations et d’assurer un fonctionnement optimal,
Un reporting carbone en fin de prestation, incluant les données d’usage, de performance et de sobriété atteinte, pour capitaliser sur l’expérience acquise.
Les bénéfices de cette approche dépassent largement la seule réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle permet également de réduire le bruit ambiant, d’alléger la logistique liée au ravitaillement en carburant, de simplifier la gestion des incidents techniques et d’offrir un meilleur confort aux festivaliers comme aux équipes techniques.
L’étude du Hadra Trance Festival montre clairement que le recours systématique aux groupes électrogènes n’est plus une fatalité. Lorsqu’on mesure, on comprend. Et lorsqu’on comprend, on agit mieux. Remplacer les générateurs diesel par des batteries silencieuses, sobres et pilotables en temps réel n’est pas une utopie : c’est une évolution déjà en cours.
Vous organisez un événement et souhaitez vous libérer des groupes électrogènes ?
📩 Contactez Pawa Energy pour démarrer votre transition.